mardi 9 mai 2017

Mise à jour et déménagement.

Tout d'abord, merci à vous tous pour m'avoir suivi dans la publication du résumé détaillé de ce roman en projet, Les Dragons Stochastiques.

Celle-ci est maintenant terminé, et je me suis attelé à la rédaction proprement dite.

J'ai longtemps hésité quant à la plateforme idéale où publier les chapitres, jusqu'à tomber sur Wattpad, qui correspond pleinement à ce que je cherchais.

En conséquence, il vous est désormais possible de suivre la publication des Dragons Stochastiques ici.

mardi 18 avril 2017

Les Dragons Stochastiques : le Retour.

Lien vers la partie précédente : La Décharge du Paradis.

Le retour


Le renard suivant des yeux la nuée d'oiseaux sauvages s'envolant du désert. 

Les héros se rendent donc dans cette communauté. Ils ont droit à un baptême de l'air à condition de se faire tatouer un dessin à l'encre invisible (sauf aux UV) sur l'aine ("L'essentiel est invisible pour les yeux"). Alors qu'ils sont assis sur des chaises de dentistes, les mains jointes, le tatoueur s'absente un moment.

Pendant ce temps, Aurore et Hugo se regardent. Hugo prends le crayon électrique, trace une ligne sur leurs phalanges jointes. Ils savent en effet tout deux que c'est nécessaire, de se marquer ainsi dans leur chair, après tout ce qu'ils ont vécus.

Ils disent aux résidents de cette communauté qu'ils veulent retourner sur Paris. Ces derniers acceptent, à condition de payer le carburant supplémentaire, et pour cela Hugo utilise le numéro de compte que lui a donné Alba avant leur départ en mission.

Le voyage du retour, au-dessus des paysages de la France, dure trois heures et demie. Aurore pense revoir les communautés qu'ils ont explorés, mais les seules qu'elle distingue sont le Scarabée sur la Fontaine, à proximité de Clermont-Ferrand et plus tard la forêt comestible près de L'escargot bleu.

Retour à la Fourmi. 

Une fois arrivé à La Fourmi, ils sont un peu déçus de voir que presque personne ne s'étonne de leur arrivée. Ils vont voir le groupe Energie et progrès, font leur compte-rendu à Hélène (qui n'a pas beaucoup dormi pendant tout ce temps) et Arthuro.

Enfin, leur mission accompli, Hugo va voir sa boite aux lettres, y trouve un lettre du tribunal : les contacts de Arthuro ont fait du bon travail. Le sourire d'Aurore se fige. Ils ne disent rien, gênés.

Sans ouvrir la lettre, ils se dirigent ensemble vers la forge, pour rencontrer Marc.

vendredi 14 avril 2017

Les Dragons Stochastiques : la Décharge du Paradis.

Lien vers la partie précédente : Le Panda sans Adjectif.

La Décharge du Paradis

Les résidents de cette communauté sont pratiquement en permanence sous l’effet de drogues psychédéliques et se nourrissent d'insectes qui pullulent à la surface du lac proche.

Les chefs de La Décharge attendent les héros. Il s'agit d'un homme et d'une femme assez jeunes, Caïn, un genre de geek gothique old-school, maigre aux dents couvertes de tartre, et Déborah, une très belle femme, qui porte un masque semblant fait de diamant. Ils les accueillent dans la salle en ruine abritant le Tokomak, reste du projet ITER.

Caïn et Déborah (qui se font appeler les Seigneurs de l'Abyme) ont fait prisonnier Josselin lorsqu’ils ont compris l'intérêt de son invention. Jusqu'à présent il a refusé de créer un prototype, leur promettant qu'il arrivera en même temps qu'Aurore et Hugo. Et c'est le cas : la contremarque utilisée dans les postes, qu'Hugo transportait pendant tout ce temps dans son sac et qu'il avait pensé être un gros livre, était en fait le Générateur à fusion froide.

Les Seigneurs de l’Abymes semblent déçus par la taille du Générateur, trop grande à leurs yeux, alors que c'est une simple éprouvette contenant de l'eau et du graphite pulvérisé, dans laquelle plongent six tiges de métal reliés à un microprocesseur.

Malgré leur arrogance, ils savent qu’ils n'ont pas l'expertise suffisante pour tester le Générateur et être sûr que ce n'est pas une supercherie. Ils demandent donc à Hugo de jouer son protocole de test comme il aurait dû le faire initialement.

Celui-ci refuse : il n'a pas l'intention de livrer le Générateur à des fous dont il ne connaît pas les intentions.

Sarah menace de tuer Aurore, mais Caïn dit que c'est une méthode vulgaire, et de surcroît si elle le fait la haine d’Hugo la poursuivra jusqu'au-delà de la mort.

Caïn explique que si le Générateur n'est pas une supercherie, elle finira tôt ou tard par se répandre. Tout ce qu'ils veulent, c'est simplement être les premiers à l'utiliser.

Hugo refuse toujours : il sent bien que les résidents de la Décharge, un ramassis de psychopathes drogués, en feront un mauvais usage. Caïn dit que ce n'est pas grave, et qu'ils ont tous leurs temps.

Hugo et Aurore sont enfermés avec Josselin, discutent de ses motivations : il se considère comme un patriote, et voulait donner le Générateur à la France. Mais ses nombreux appels étaient restés lettres mortes, et c'est pourquoi il avait conçu ce plan alambiqué : prétendre diffuser cette invention à un groupe de travail d'une communauté, en leur disant de rester discret. Or, la transparence est une des vertus cardinales de la Fédération, et rien n'attire plus l'attention des RG qu'un secret de leur part. Josselin n'a jamais eu l'intention de donner le Générateur au peuple. Une fois prisonnier des Seigneurs de l'Abymes, il s'est fait une raison : si les résidents de la Décharges l'utilisent (certainement pour en faire des armes), l'armée française interviendra peut-être, confisquera le Générateur (après avoir eu la preuve qu'il fonctionne), et mettra les Seigneur de l'Abyme hors d'état de nuire.

Hugo, toujours sceptique au sujet de l'invention, pense que c'est un plan risqué. Josselin n'en voit malheureusement pas d'autres.

Le lendemain, les Seigneurs de l'Abyme révèlent qu'ils ont déchiffrés le journal intime d'Aurore, qu'elle avait dans son sac, où elle écrit tous ses rêves, ses désirs et ses espoirs. Ils la menacent d'en révéler le contenu si elle n'arrive pas à convaincre Hugo de procéder au test.

Aurore refuse tout d'abord, avant que Déborah ne donne un exemple tiré son journal : depuis le début, les pilules antidouleurs qu'elle fournit à Hugo ne sont qu'un placebo. Aurore se sent couverte de honte, mais Hugo hurle de rire en entendant cela. Elle tente de se justifier en disant que ce n'était pas un placebo, puisque les pilules ne contenaient peut-être pas de produits issus des dernières avancées médicales, mais des huiles essentielles et de l'homéopathie. Hugo lui dit que ce n'est pas grave. Sarah, parcourant les pages décodées du journal, menace de révéler des choses encore plus gênantes. Hugo accepte alors de procéder au test, en faisant attention à la moindre fraude.

Josselin explique que le Générateur permet la fusion du carbone, à condition de sélectionner avec soin les fréquences, qu'il a découvert presque par hasard. Les six générateurs sont reliés à un clavier numérique et un lecteur d'empreinte digitale, qu'il utiliser pour faire démarrer le Générateur.

Hugo peut commencer le test : après avoir coupé le courant électrique qui amorçait la fusion, le Générateur produit assez de courant pour alimenter un four électrique. Hugo l'utilise pour faire fondre un morceau de métal, puis deux, puis trois... jusqu'à la tombée de la nuit. Il doit se rendre à l'évidence : cette machine n'est pas une supercherie.

Hugo prend conscience qu'il n'a jamais sérieusement réfléchit aux conséquences de cette invention, parce qu'il n'y croyait pas. Une énergie presque infinie, et presque gratuite, ressemblerait au pétrole bon marché d'avant la Crise. Donc, le retour du consumérisme, des disparités gigantesques entre les hommes, d'une vie en quelque sorte vide. Il arrive à la conclusion qu'il faut détruire cette invention et tuer Josselin.

La nuit, Hugo réveille Aurore, lui fait part de ses conclusions.

Aurore, sorti d'un rêve durant lequel elle combattait un dragon de feu, le convainc de ne rien en faire : après tout, si tout le monde dispose de cette énergie, quelle serait l'intérêt de se faire la guerre ? Même si elle n'en est pas complètement convaincue, elle pense que cela augmentera la liberté de l'être humain, et qu'il ne retombera pas dans les travers et les errances d'avant la Crise.

Elle va même jusqu'à appuyer ses dires : les résidents de l'Escargot, la communauté agraire, n'utilisera pas le Générateur pour faire de l'agriculture intensive puisque ce qui les intéressent, c'est aussi de faire vivre les sols. Ceux de l'Eléphant non plus, puisqu'ils ont des idées bien arrêtées sur le cycle qu'ils ont développé. Ceux du Scarabée sur la Fontaine créeront peut-être des méthodes d'immortalité moins chères si ça leur chante, mais les gens seront toujours aussi peu nombreux à l'acheter. Ce qui intéresse l'Axolotl, ce sont les manipulations génétiques, et ils n'ont pas besoins d'énergie pour cela. Les nomades de l'Hippocampe ? Si les Générateurs se généralisent, ils vendront d'autant plus cher le cuivre. Urbex 31 pourront peut-être bénéficier de détecteurs plus élaborés, mais ne s'arrêteront pas d'explorer les vestiges du passé, etc.

Pour appuyer ses dires, elle est prête à abandonner son Ethos nouvellement trouvé au profit d'un autre : enjoindre les hommes à utiliser le Générateur avec modération, par exemple en n'utilisant comme source de carbone que du charbon de bois (qui a donc été touché par le soleil), et non celui qui est resté trop longtemps dans la terre, et qui s'est chargé d'une énergie noire.

Hugo est convaincu sur le principe, mais cette discussion est stérile : ceux qui veulent l'utiliser en premier (et qui auront donc un avantage) sont une bande de psychopathes. De plus, ils ne peuvent sortir de la Décharge, et ils peuvent se faire tuer à tout moment.

Donc, il faut tout de même tuer l'inventeur... ou alors, trouver un moyen de sortir de la Décharge, et convaincre Josselin de leur donner les plans du Générateur.

Hugo demande à Aurore ce qu'elle propose pour sortir de la Décharge. Elle se souvient qu'elle possède encore le numéro de téléphone que lui a donné l'agent des RG dans l'Eléphant, mais toute communication avec l'extérieur de la Décharge est impossible. Hugo trouve pourtant une solution : utiliser le Générateur pour envoyer un signal de détresse.

Le lendemain, Hugo dit à Josselin qu'il connaît un moyen de sortir de La Décharge, s'il lui promet de lui donner les plans du Générateur.

Josselin refuse. Il a toujours considéré que le mieux à faire était de donner le Générateur à la France, qui l'exploiterait dans des conteneurs scellés, inviolables - ce qui ne tiendra pas longtemps, et alors d'autres nations, certaines plus dictatoriales que la France, l'utiliseront à mauvais escient.

Tandis que si ce sont les communautés qui diffusent cette invention (la moitié de la France, quand même), cela ne fera qu'augmenter la liberté de tout le monde, et Josselin peut comprendre cela.

Josselin hésite. Il accepte, lui promet de lui donner les plans une fois qu'ils seront sortis.

Hugo révèle alors son plan : il veut utiliser le Générateur pour envoyer un signal de détresse. Ainsi, la puissance du signal, à cette époque où les ondes radios similaires à celles des anciens téléphones portables sont interdites pour des raisons environnementales et de santé, sera de facto une preuve de la réalité de l'invention.

Le plan est mis à exécution le lendemain sous prétexte de faire encore quelques tests, en utilisant du charbon de bois et non du graphite.

Pendant ce temps les Seigneurs de l'Abyme mettent des connecteurs sur l'invention pour connaître les fréquences nécessaires. Il devient évident qu'ils tueront Josselin et les héros une fois qu'ils auront cette information.

Au lieu d'utiliser un four, ils procèdent à une autre expérience : faire chauffer l'eau qui se trouve dans le Tokomak (il a été transformé en réservoir). Le Générateur transforme donc ce dernier en antenne géante, qu'ils utilisent pour envoyer (en code morse) le numéro de téléphone de l’agent des RG rencontrés à l’Elephant et un plan sommaire du Générateur, sur une fréquence réservée de l'armée.

Au bout d'un moment un des hommes de main signale qu'un drone survole la Décharge du Paradis, ce qui est rare. Caïn comprends alors qu'ils ont signalés leur position, demande à Josselin s'il pensait qu'un plan pareil avait la moindre chance d'aboutir.

Caïn et Sarah se préparent à s'enfuir avec Josselin, ordonnent à leur homme de main de se débarrasser de Aurore et Hugo.

Hugo essaie de convaincre l'homme de main de partir comme ses patrons, parce que dans un moment cet endroit va grouiller de militaires. Il ne se laisse pas convaincre.

Sur le toit du Tokomak, les héros sont prêts à être exécuté. Hugo a une dernière volonté : mourir avec son masque sur le visage, d'une balle dans le coeur, et non dans la nuque. L'homme accepte, tire dans le torse d’Hugo. Aurore comprend qu'il s'agit d'une ruse de sa part, puisqu'il a encore son corset orthopédique, mais il n'y a aucune chance que ce dernier arrête les balles, et elle le voit s'écrouler, mort, à côté d'elle.

L'homme de main s'avance ensuite vers elle, pose le canon de son arme sur sa nuque, tandis qu'elle voit une boule orange chuter du drone. Pensant sans regret à tout ce qu'elle a vécu, elle perd conscience.

Elle se réveille quelques instants plus tard, le visage d’Hugo au-dessus d'elle. Ce dernier lui explique ce qui s'est passé : la boule orange envoyée par le drone était une bombe neurodisruptive provoquant l'évanouissement de toutes les personnes exposées - sauf Hugo, que son masque a protégé.

Techniquement, elle est morte pendant deux secondes. Leur geôlier n'est plus sur le toit du Tokomak. Hugo affirme qu'il est tombé.

L'explosion a provoqué un incendie dans les forêts environnantes.

Pour défaire leurs liens, Hugo utilise le pendentif que Marc a offert à Aurore. Une fois libéré ils voient, au loin, les Seigneurs de l'Abyme sur le point de s'enfuir dans une jeep.

Les héros échappent à l'incendie en se cachant dans le lac à proximité, mais des véhicules de l'armée les retrouvent.

Les héros prétendent qu'ils ne font que passer, disent qu'ils ont vu sortir de la Décharge du Paradis un homme et une femme, au bord d'une jeep. L'agent des RG de l'Eléphant les voit, dit que ce n'est pas ceux qu'ils cherchent. Ils sont tous de même interrogés. Quelqu'un arrive alors pour dire à l'interrogateur qu'un drone d'observation a vu une jeep avec un homme et une femme.

Une fois relâchés et sachant que les militaires se rendront vite compte de leur erreurs et placeront des barrages sur toutes les routes, ils récapitulent la situation : les Seigneurs de l'Abyme ont disparus avec Josselin. L'armée française est à leur trousse, et ils sont hors course, n'ayant rien récolté.

Certes, il leur reste les plans de l'invention, assez détaillé puisqu’Hugo l'a examiné sous toutes les coutures, mais pas les gammes de fréquences utilisées, et Josselin n'a pas eu le temps de les leurs confier.

Aurore se souvient alors que Josselin a sous-entendu qu'ils avaient déjà cette information, que tout ce qu'ils ont besoin se trouve dans les enregistrements des visioconférences avec Hélène. "Vous l'avez vu, nue comme la vérité, mais vous n'avez pas su voir".

Hugo pensait à un message chiffré dont Josselin n'aurait pas eu le temps de lui donner la clé. Aurore suggère que c'était peut-être un dessin... Dans une illumination, ils comprennent soudain : Aurore lui avait dit que le triskel tatoué sur le coeur de Josselin paraissait bizarre. Un triskel - trois spirales, entremêlées, entouré de trois cercles. Comme les générateurs d'ondes électromagnétiques, dans le Générateur.

Les entrelacs correspondent donc aux harmoniques de fréquences produites par chacun des générateurs.

Sachant que soit les Seigneurs de l'Abymes utiliseront cette invention, soit elle sera nationalisée et contrôlée par l'état, ils décident de la diffuser au plus vite, et la Fédération est la plus apte à cela.

Hélène est la plus à même de réaliser un prototype à partir de ce qu'ils ont découvert, mais il est douteux qu'ils réussissent à revenir sur Paris par le train ou les routes sans se faire arrêter.

Cependant, il y a à proximité de la Décharge une communauté nommée Le renard suivant des yeux la nuée d'oiseaux sauvages s'envolant du désert, ayant investi un ancien aérodrome. Au lieu d'avions, (illégaux et dangereux depuis que les hautes couches de l'atmosphère sont saturée en plutonium issus d'incidents nucléaires), ils utilisent des parapentes ultralégers alimentés à alcool.

Suite : Le Retour.

vendredi 7 avril 2017

Les Dragons Stochastiques : le Panda sans Adjectif

Lien vers la partie précédente : Oxydant vaincra.


Le panda sans adjectif (au début on avait pensé à "Le panda tout court" mais des gens l'appelait Le Panda tout court (sans rien derrière, pas "Le panda tout court") alors on a préféré l'appeler comme ça)


La mort dans l'âme, les héros se retrouvent dans une gare routière, envisagent les différentes possibilités qui s'offrent à eux : appeler La Fourmi pour obtenir un nouveau trajet, mais ils risquent de se faire découvrir par les RG (ils avaient gardés le silence radio depuis l'Eléphant), revenir à la Fourmi, et dire que la mission a échoué et reprendre le cours de leur vie. Ou bien faire confiance au hasard. Dans une gare routière, Aurore tire les cartes, mais cela ne leur est d'aucun secours.

Puisqu'ils sont dans la région, ils décident d'en profiter avant de rentrer : Aurore n'a jamais vu la mer Méditerranée, et dans le cadre de son projet de collecte du plastique dans l'océan, Hugo a entendu parler d'une communauté ayant conçu des nettoyeurs de plages très prometteurs.

Ils se rendent sur la plage à proximité de cette communauté, admirent le coucher du soleil sous un ciel d'orage, tandis que des sortes d'animaux mécaniques ratissent le sable pour en extraire le plastique.

Il se met à pleuvoir. Ils s'abritent sous un abribus. "Au moins, on aura passé de belles vacances, non ?", demande Hugo à Aurore. Elle ne répond pas, perdue dans ses pensées. Comme en transe, elle se lève, marche sous la pluie, parle de tout ce qu'elle a vu durant ce voyage, de toute cette beauté, chaque communauté si différente que c'est comme parcourir d'innombrables mondes. Elle dit qu'elle sait enfin ce qu'elle veut : parcourir les communautés pour les décrire, les aimer, leur apprendre à se comprendre mutuellement. Elle a trouvé son Ethos.

Hugo est fier d'elle, l'enlace, comme un père enlacerait sa fille, se disant que tout compte fait le résultat du test de paternité n'a plus aucune importance, et se prend à rêver : il pourrait l'accompagner pour se perdre dans ce labyrinthe exquis, pendant de longues années jusqu'à sa mort, ou jusqu'à ce qu'elle s'arrête, à moins qu'ils ne créent leur propre communauté de nomade (Le Meerkat sous le Thuyia) - lorsque son regard tombe sur le plan de la région, sur l'abribus. "Je sais où se trouve Josselin", dit-il.

En effet, la première carte qu'Aurore avait tirée dans la gare routière était le Bateleur, qui représente un apprenti au début de son parcours. Or, le premier emploi de Josselin était sur le projet ITER, situé à Cadarache. Il est donc très probable qu'il soit revenu figurativement à son point de départ. Mais depuis l'accident sur ce site, qui a mis un terme aux espoirs de fusion nucléaire "chaude", c'est devenu une zone radioactive, investie par une communauté nommée La  Décharge du Paradis. La pire de toute : il est dit que lorsqu'on y entre, il est rare de pouvoir en ressortir vivant. D'ailleurs, seuls y vont les gens qui se sont fait bannir de toutes les autres communautés. Il s'agit donc de l'endroit le plus dangereux où ils auraient à pénétrer. Mais ils sont tous les deux décidés à y aller.

Ils décident de passer la nuit dans la communauté proche, Le panda sans adjectif (au début on avait pensé à "Le panda tout court" mais des gens l'appelait Le Panda tout court (sans rien derrière, pas "Le panda tout court") alors on a préféré l'appeler comme ça).

Cette communauté cultive le bambou, l'utilise à la place du métal pour leurs inventions, ce qu’Hugo trouve absurde. Les résidents rétorquent que l'avantage n'est pas technique, mais social : utiliser du métal, cela veut dire être dépendant d'une fonderie et d'infrastructures lourdes qu'ils ne maîtrisent pas, alors que le bambou pousse partout.

Hugo se renseigne pour savoir à quoi ressemble La Décharge du Paradis. Lorsque les résidents du Panda comprennent qu'ils ont l'intention d'y aller, ils tentent de les dissuader par tous les moyens, leur expliquant que là-bas sont organisés des compétitions de roulettes russes, qu'il y a de la drogue dure et des combats à mort, etc.

La nuit dans une tente, les héros discutent pour savoir s'ils vont vraiment y aller. Ils arrivent à la conclusion qu'ils doivent le faire, puisqu'ils se sont engagés à tout faire pour accomplir cette mission.

Ils se lèvent le lendemain très tôt pour faire le trajet à pied, silencieusement, jusqu'à la porte de La Décharge du Paradis.

Suite : La Décharge du Paradis.

mercredi 5 avril 2017

Les dragons stochastiques : Oxydant vaincra

Lien vers la partie précédente : Rayon de soleil pourpre du crépuscule entre les branches dénudées par l'hiver précoce

10 - Oxydant vaincra.

Il s'agit d'une communauté de néonationalistes (alors que l'idée de nation telle que définie au XXème siècle a vécu), monarchiste, adeptes des anciennes religions monothéistes.

Tandis qu'un pick-up arrive sur la place poussiéreuse avec à l'arrière un cadavre de cerf, Hugo et Aurore conviennent de passer un minimum de temps dans cette communauté, se dirigent le plus vite possible vers la poste. Là, une surprise de taille les attend : l'étape suivante correspond à cette même communauté, ce qui signifie qu'ils sont théoriquement arrivés à destination.

Pourtant, ils ne voient pas Josselin. Sur la place, un homme commence à dépecer le cerf. Malgré son dégoût, Aurore constate que ses gestes sont empreints de respect, presque religieux.

Le chef de la communauté reçoit les héros. Il leur demande s'ils cherchent quelqu'un, et s'ils ont été suivit. Après qu'ils aient donné des réponses qui le satisfont, le chef leur dit que Josselin était effectivement ici il y a quelques semaines, mais qu'il est ensuite parti. Et comme il n'avait pas totalement confiance dans le service du courrier de la Fédération, il leur a laissé sa localisation dans une enveloppe scellée, avec instruction de ne la donner à ceux qui le cherchent que s'ils réussissent deux épreuves : pour Hugo, gagner au combat au couteau contre leur champion (Hector), et pour Aurore, mettre à mort un animal durant une chasse.

Hugo fulmine contre Josselin. Finalement, les héros sont d'accord pour se soumettre à ces épreuves, bien qu'Aurore ne sait absolument pas ce qu'elle fera à l'instant fatidique : sa mission mérite-t-elle le sacrifice d'un être vivant ?

Hugo commence - un combat à l'aide couteaux factices, et malgré son infirmité gagne le combat en moins d'une seconde en marchant sur les pieds de son adversaire pour le faire tomber, ce qui est un mouvement sans honneur. Hugo rétorque que dans un combat à mort, il n'y a pas d'honneur qui tienne.

Durant la soirée a lieu une assemblée générale. Le bâton de parole utilisé par les résidents est un antique revolver chargé (pour ne jamais oublier que celui qui prend la parole a le droit d'exprimer toute opinion... mais qu'il doit aussi en assumer les conséquences). La principale question est de savoir si la victoire d’Hugo est valide. Finalement, il est décidé par consensus qu'il mérite la victoire, ce qui provoque la colère d’Hector.

Plus tard ils font la fête en buvant du cidre à huit degré et en pogotant sur de la techno-yiddish, du metal industriel allemand et de la taqwacore (punk islamique). Aurore discute avec les membres de la communauté pour comprendre leur point de vue : à une époque où tout le monde a tellement peur de revenir à la Crise que plus personne ne fait la guerre, il faut bien entretenir des attitudes viriles, sans quoi la société devient mollassonne, et lorsque les Envahisseurs (des Pays du Sud, du Nord, ou d'autres planètes) débarquent, ça ressemble aux Invasions Viking. Aurore leur reproche de pratiquer le culte de la violence. L'homme avec lequel elle discute n'est pas d'accord : la violence fait partie de la vie et en fera toujours parti, et c'est pourquoi il faut la cultiver - comme on cultive un jardin, en enlevant les mauvaises herbes - et donc la rendre utile, la canaliser pour qu'elle n'atteigne que les cibles qui le méritent, c'est-à-dire les puissants et les manipulateurs, et non les faibles et les opprimés.

La soirée se poursuit avec un concours de haïkus guerriers. Aurore, pensant au cerf tué dans l'après-midi, se lève pour en déclamer un haïku, émouvant, parlant plus des souffrances des victimes que de la bravoure au champ de bataille. Contrairement à ce que craignait Hugo, elle ne se fait pas huer, et au contraire le silence se fait, qui ne dure pas puisqu'un homme prend rapidement sa place au centre de l'assemblée. Mais Hugo sait que même si les résidents n'en sont pas conscients, Aurore a planté une graine dans leur coeur.

Le lendemain a lieu une partie de chasse dans la forêt. Hector et les héros accompagnés de cinq hommes traquent un sanglier de plus de deux cents kilos.

De justesse, ils arrivent à l'abattre d'un coup de fusil dans la face alors qu'il chargeait. Un des hommes tend une dague à Aurore, lui explique comment achever le sanglier couché sur le flanc, lui dit de ne pas s'inquiéter, que c'est dans l'ordre des choses, qu'ils ne font pas cela par haine, mais pour éviter qu'il n'abîme les récoltes.

Aurore se penche vers la bête au souffle puissant, regarde son oeil, hésite longtemps, se disant que même si elle ne le fait pas ce sanglier mourra de toute façon, et qu'à ce point il serait hypocrite de refuser de se salir les mains. Elle enfonce la dague dans l'oreille du sanglier un peu après que sa respiration se soit arrêtée, ce qui fait dire à Hector qu'elle a attendu que son coeur ait cessé de battre pour ne pas avoir sa mort sur la conscience. Et donc, que ces deux étrangers sont des tricheurs et des manipulateurs.

Finalement Hector défit Hugo en combat singulier, avec cette fois de vrais couteaux. L'un des acolytes en tend un à Hugo, et s'il meure, ils prétexteront un accident de chasse.

Hugo lâche son couteau. Il ne veut pas se battre, se retourne, met Hector au défi de le frapper dans le dos. Hector lui donne un coup de pied dans le dos, ce qui fait tomber Hugo, puis le frappe à terre.

Dégoûté par son refus de se battre, il déchire l'enveloppe contenant la localisation de Josselin – un papier très fin, et y met le feu. Puis, il jette les cendres dans un torrent à proximité. C'est assez pour qu’Hugo se relève, furieux. Réjouis, Hector se met en garde. Rapide, Hugo le frappe d'un coup de poing dans le visage. Le combat continue dans la rivière, et là, Hugo plonge Hector dans l'eau, le noyant presque à plusieurs reprises, et lui soutire la promesse de ne plus jamais tuer quiconque, ni animal ni humain.

De retour dans la communauté, ils prétextent un accident de chasse pour justifier le visage tuméfié d'Hector. Hugo révèle la vérité au chef d'Oxydant : leur discours sur la nécessité de cultiver la violence est vain s'ils laissent croître en leur sein un serpent capable de telles abjections. Le chef, conscient de la faute d'Hector, lui demande comment il pourrait se dédouaner. Hugo, dégoûté, lui dit qu'ils n'ont plus rien à faire avec eux.

Lien vers la partie suivante : Le panda sans adjectif.

jeudi 30 mars 2017

Les Dragons Stochastiques : Rayon de soleil pourpre du crépuscule entre les branches dénudées par l'hiver précoce

Lien vers la partie précédente : Urbex 31.

Rayon de soleil pourpre du crépuscule entre les branches dénudées par l'hiver précoce


Cette communauté d'une trentaine de personne est située dans la clairière d'une forêt transformée en potager. Elle est composée de maisons fabriquées à l'aide d'arbres vivants, recourbés pour former des dômes, ce qui horrifie Aurore.

Hugo lui suggère de communiquer en rêve avec ces arbres, pour connaître leur point de vue.

Aurore s'endort dans son lit assez tôt, tandis qu’Hugo lui pose un chaste baiser sur le front. Puis, il discute avec le Patriarche de cette communauté, un exobiologiste spécialisé dans l'étude des signaux intelligents d'origine extraterrestre captés il y a dix ans en provenance de Capella, une planète située à quarante années-lumière de la Terre.

L'analyse des signaux a permis à l'exobiologiste de déterminer que les émetteurs sont des êtres possédant un squelette interne.

La raison pour laquelle il a décidé de quitter l'université est la même qu'Hélène (l'experte en physique nucléaire de La Fourmi) : trop de temps à se battre avec la bureaucratie, ou dans les luttes de pouvoir, et pas assez à se consacrer à la recherche pure. De plus, il ne voulait pas quitter sa femme dont le projet, l'Ethos, était de construire des maisons vivantes, en symbiose avec leurs occupants.

Le Patriache est persuadé que même si cela n'a jamais été dit avec évidence, la découverte de cette source de signal intelligent est ce qui a fait cesser les guerres dans le monde : découvrir un Autre, c'était se rendre compte que les humains étaient proches les uns des autres, et qu'ils n'avaient plus à se diviser.

Alors qu'il parle avec enthousiasme de ses découvertes et de ses hypothèses (la vie est un phénomène assez banal dans l'univers, de sorte qu'il doit y avoir une vingtaine de races intelligentes dans la galaxie), Hugo lui confie qu'il chercher l'inventeur de la fusion froide. L'exobiologiste accueille cette révélation avec des yeux écarquillés. Il lui parle des flashs de rayons gamma, des événements cosmiques si intenses qu'ils peuvent détruire toutes vies dans la galaxie. Et si aucune race extraterrestres ne nous a visité alors que vu l'âge de la galaxie il devrait en exister qui en sont capable, cela implique que toute civilisation trop évoluée finit par découvrir un procédé qui provoque justement ces flashs de rayons gamma, et s'autodétruit. Comme la fusion froide, par exemple.

Le lendemain, Aurore dit à Hugo qu'elle a vu en rêve la vie de l'arbre constituant la maison où ils ont dormis, et qu'effectivement, ce dernier ne se serait pas laissé faire s'il n'avait pas été d'accord pour accueillir des humains en son sein. Hugo s'est réveillé avec un mal de dos plus fort que d'habitude, et il n'a plus d'antidouleurs que lui fournit Aurore.

La femme de leur hôte lui propose un bhang (du cannabis dans du lait chaud). La douleur s'éloigne, mais Hugo est tellement défoncé qu'une fois allongé dans la clairière, il se met à songer au passé, à une personne qu'il a aimé et qu'il a perdu pendant la Crise, à sa rage d'avoir vu des gens disparaître avant leurs heures.

Il se met à pleurer, pense à Aurore, se rends compte qu'il ferait mieux de s'inquiéter des vivants, et à quel point il est cruel de sa part de lui en vouloir pour des fautes commises par sa mère (dont il ne rappelle enfin qu'il l'a aimé), décide de faire plus attention à elle, et le lui dit.

Lorsqu'ils reviennent dans la maison l'ordinateur (fort lent) calculant l'étape suivante donne sa réponse : Oxydant vaincra. Une communauté de chasseurs située dans un ancien collège en ruine à la lisière de la forêt.

Suite : Oxydant vaincra

mercredi 7 septembre 2016

Les Dragons Stochastiques : Urbex 31

Après avoir résolu un conflit entre deux groupes de nomades, nos héros poursuivent leurs route toujours plus loin vers le sud, avec ceux du groupe Urbex 31, des explorateurs urbains parcourant les ruines laissés par la Crise...

Lien vers la partie précédente : L'hippocampe Rieur.


Urbex 31.


Les membres de cette communauté nomade ont une discipline presque militaire, et possèdent du matériel d'escalade et des gadgets électroniques de pointe. Pour les remercier d'avoir régler le conflit les opposants à l'Hippocampe, ils leur proposent de les accompagner dans une de leur exploration.

Le satellite militaire abandonné qu'ils ont hacké (ce qui fait halluciner Hugo - en fait ce n'est pas eux, mais une grande communauté d'informaticien libristes ayant élus domicile dans les tours de La Défense en ruine, les Numéristes), a détecté un vide immense sous un ancien manoir en ruine, trop grand pour être un abri anti-nucléaire classique.

Arrivé dans l'abri nucléaire, effectivement beaucoup trop grand, sans doute construit par une secte en prévision d'une apocalypse qui n'est jamais survenue (la Crise a été si lente qu'elle ne peut pas être considéré comme telle), ils constatent qu'un tunnel mène à une destination inconnue.

Ils le prennent, marchent de longues minutes pour arriver dans une salle gigantesque, couverte de carrelage noir et blanc, en-dessous d'une verrière en dôme laissant passer une lumière verte : cette pièce secrète a été construite sous un lac à proximité du manoir.

Tandis que les Urbexiens fascinés prennent des photos à l’aide d’antiques appareils numériques hors de prix, Aurore ouvre une porte d'où s'échappe un flot de papillons blancs qui s'engouffrent dans le tunnel d'entrée.

Dans la pièce, Aurore trouve une gourmette avec un coeur sous une couche de fine cendre noire.

Après avoir pris ce bijou en photo, l'une des Urbexiennes lui dit qu'il lui appartient désormais, mais il lui faut bien réfléchir à ce qu'elle en fera puisqu'il a appartenu à quelqu'un l'ayant porté et aimé.

Une fois revenue à la surface, dans la forêt près du manoir, Aurore discute avec un Urbexien, Mercure, qui lui propose d'abandonner sa mission pour les suivre et vivre des choses aussi intense que durant cette exploration.

Bien qu'Aurore soit attirée par lui, elle décline sa proposition, mais ils font l'amour dans la forêt. Au moment de jouir, un rat mord la main de Mercure. Une fois qu'ils ont finis, elle pose la gourmette sur une souche d'arbre, qu'une pie va prendre, pour l'emporter vers le soleil.

Aurore et Mercure retrouvent les autres Urbexiens, Hugo jouant avec la guitare de l'un d'eux.

Le soir, Aurore fait à nouveau l'amour avec Mercure.

Le lendemain, tandis qu'ils sont enfin en vue de l'étape suivante, Aurore songe à ce qu'elle vient de faire, qui ne lui ressemble pas : bien qu'elle ait eu le coup de foudre pour Mercure, elle n'aurait jamais imaginée, elle, qui avait été mariée à un homme qu'elle avait connue depuis son enfance, faire l'amour avec un autre dont elle ne connaît même pas le prénom.

Hugo, qui se doute de ce qu'elle a vécu, lui demande si elle va bien tandis qu'ils arrivent enfin à Rayon de soleil pourpre du crépuscule entre les branches dénudées par l'hiver précoce, justement au crépuscule.

Suite : Rayon de soleil pourpre du crépuscule entre les branches dénudées par l'hiver précoce.