lundi 8 août 2016

Les Dragons Stochastiques : Paradigme de la singularité du grand éléphant.

Suite du résumé des Dragons Stochastiques : après un accident de voiture qui a fait plus de peur que de mal, nos héros, nos héros se dirigent vers la prochaine étape de leur voyage...

Lien vers la partie précédente : Les Dragons Stochastiques : Les premières stations - L'escargot bleu.


3 - Paradigme de la singularité du grand éléphant


Sur la route, ils croisent une sorte petit robot à six pattes qui aspire le bas-côté de la route. Ensuite, ils pénètrent dans un champ de chanvre s'étendant à perte de vue, puant le cannabis. Ils croisent enfin une sorte de robot géant fait de métal rouillé, actionné par une machine à vapeur, conduit par un homme portant des dreads-lock.

Il les mène jusqu'à l'Eléphant, une communauté installée dans une usine désaffectée. Le Concierge qui les accueille, leur explique les règles de la communauté (pas de drogue dure, pas d'armes, pas de gilet pare-balles, etc.), puis leur suggèrent de prendre une douche à cause de l'eau de la rivière où est tombée la voiture, et ensuite leur propose de dîner avec le reste de la communauté.

Aurore et Hugo n'en reviennent pas : ils mangent des bananes, des oranges, et même des kiwis, fruit qu'Aurore n'a jamais goûté. En effet ces fruits exotiques, facilement accessibles avant la Crise, sont devenus un privilège de riches depuis que la mondialisation et le pétrole bon marché ne permet plus d'en produire et d'en exporter. Pire, les enfants de cette communauté (et il y en a beaucoup) ne finissent même pas leurs assiettes, et jettent les restes dans des poubelles. Aurore voit que cela horrifie Hugo et qu'il doit se faire violence pour ne pas réagir, lui qui a connu la faim durant la Crise, et qui voit le gaspillage de nourriture comme une pratique abominable.

Il est bientôt vingt-deux heures, et les événements de la journée ont épuisés les héros. Ils vont se coucher sur des lits de fortune au premier étage d'un bâtiment vide, sans avoir eu l'occasion de demander à leurs hôtes où ils trouvaient leur nourriture.

Durant la nuit, Aurore est réveillée par un son magnifique (bien différent du hard-rock qu'écoute Hugo), qui semble venir d'en haut. Elle se lève pour le suivre, se retrouve sur le toit du bâtiment. C'est un des résident qu’Hugo soupçonnait d'être un agent des RG qui joue de la guitare à côté d'un feu de bois en fumant un joint.

Aurore s'approche de lui. L'homme lui avoue d'entrée de jeu qu'ils sont surveillés et suivis par les RG, et lui propose sa carte : s'ils ont le moindre problème, il leur suffira d'appeler un numéro de téléphone. Cependant, lui-même n'est qu'un simple exécutant, et ne connaît pas les détails de leur mission.

Aurore ne lui dit rien, et à la place ils passent un moment à discuter des vieux qui ont vécus la Crise, avec leur méfiance, leur paranoïa et leur méchanceté, alors qu'en fin de compte leur propre génération vit après l'Apocalypse, l'ère du Verseau. De fait, ils n'ont pas eu autant de gadgets technologiques, pas de télévision ni de « smartphone », mais ils ont toujours mangé à leur faim.

Une fois leur discussion terminée, Aurore redescend et se recouche. Mais elle a très froid et le dit à Hugo. Celui-ci se traîne jusqu'à son matelas en grognant, et l'enlace. Au cours de la nuit, elle se réveille et constate que leurs doigts sont entremêlés, mais elle ne se souvient plus qui a pris ceux de l'autre.

Le lendemain, Aurore se réveille au lever du soleil, sort dans la brume, songeuse, retourne voir Hugo qui se réveille en râlant, disant qu’il en déjà marre de cette mission, et que comme dans l'ancien temps, il veut prendre une douche chaude (peu probable à cette heure dans ce squat), un café (impossible), une clope (alors qu'il a arrêté de fumer depuis longtemps), allumer la télévision pour tomber sur des clips de rap où des quasi-adolescentes dansent lascivement sur des paroles obscènes, avant de prendre sa voiture pour aller faire un boulot idiot lui permettant de se payer des merdes qui ne lui servent à rien. Aurore lui demande d’être réaliste, lorsqu'ils sentent une odeur de café provenant de la cour de l'usine. Ils se lèvent, vont en prendre un.

Le Concierge leur montre alors la source de nourriture de la communauté. Puisqu'elle occupe un ancien site industriel complètement pollué, et qu'il est donc impossible d'y cultiver des plantes comestibles, ils y font pousser du chanvre absorbant les métaux lourds, le font brûler à basse température. La chaleur alimente des moteurs Stirling, dont l'énergie est utilisée pour des cultures hydroponiques installées dans des bâtiments de l'usine transformés en serre. Pour l'engrais, ils utilisent tout simplement l'urine recyclée des résidents. Enfin, les cendres du chanvre sont envoyées à une communauté de bioteks qui ont développés des bactéries capables d'en extraire les métaux lourds. En dehors de cela, les résidents de l'Eléphant passent leurs temps libre à fabriquer des robots géants.

Aurore s'interroge : cette communauté est du genre baba-cool, une joyeuse anarchie, mais elle se demande s'ils n'ont pas de tabous ou d'interdits, comme dans n'importe quel groupe humain. En l'occurrence, c'est le cas : bien qu'ils soient calés en mécanique, ils réprouvent totalement l'usage du réseau pour la transmission du savoir, et sont très stricts sur l'utilisation des écrans. Pour eux, le savoir ne peut se transmettre que d'humain à humain, directement, et non à travers une vidéo, point de vue avec lequel Hugo n'est absolument pas d'accord.

Dans la matinée, Hugo discute avec l'agent des RG, lui disant que tout compte fait, tout cela n'est qu'un prétexte pour passer des vacances avec sa fille, et qu'il se fout de leur mission. Mais que tant qu'à faire, autant que ce soit intéressant, et c'est pourquoi il ne facilitera pas la tâche de l'état français. Cependant, l'agent des RG a donné un numéro de téléphone à Aurore : Hugo dit qu'ils ne l'utiliseront qu'en cas de problème, et qu'ils seront prêts à coopérer par la suite. Mais qu'il entend bien, puisque l'agent des RG s'est engagé sur ce point, que s'ils l'utilisent (ce qu'ils ne feront qu'en cas de force majeure), la cavalerie arrivera sans tarder.

Dans l'après-midi, les héros se dirigent vers la poste de la communauté pour découvrir leur prochaine étape. Hugo sait que l'agent des RG veut aussi la connaître, et ruse pour lui cacher cette information en lançant plusieurs fois de suite le logiciel, à chaque fois en introduisant un code différent.

Une navette les amène à Châteauroux. Ils sèment dans la ville des agents qui les suivent, et prennent un taxi qui les mène à l'étape suivante : L'Axolotl SERIEUX, une communauté de bioteks installée dans une zone commerciale en ruine à proximité de Châteauroux.

Suite : L'Axolotl SERIEUX

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